Source : ROCAJQ

13 mars 2025

Un an après la 2e édition du Forum sur la prévention de l’itinérance jeunesse, qui avait réuni près de 250 personnes à Québec, la Coalition Jeunes+ a publié, le 12 mars dernier, son recueil offrant un résumé des travaux de ces deux journées d’échanges.

En proposant cet espace de discussion, le Forum a permis de donner la parole aux jeunes ayant un vécu expérientiel, tout en mettant en valeur les savoirs théoriques et les expériences de terrain en lien avec la prévention de l’itinérance jeunesse. Des discussions, une quinzaine d’ateliers et une table ronde ont permis de mettre en lumière des enjeux importants comme l’itinérance des jeunes LGBTQIA2+, l’accessibilité aux services de santé et sociaux ou encore la collaboration intersectorielle entre les services institutionnels et le milieu communautaire.

« L’idée, c’est de travailler un peu plus en amont, et cela prend énormément de connaissances, mais aussi de collaboration, de travail en commun, d’initiatives, qu’elles soient au niveau national ou au niveau local », souligne Cécile Arbaud, directrice générale de l’organisme Dans la rue et cofondatrice de la Coalition Jeunes+.

La Coalition Jeunes+ a présenté son recueil sur la prévention de l'itinérance jeunesse

ROCAJQ

S’unir pour mieux agir

Avec ce recueil, disponible sur leur site internet, la Coalition Jeunes+ propose une synthèse des travaux réunissant les savoirs et les expériences des jeunes en situation d’itinérance, ainsi que les contributions des universitaires, des organismes communautaires, des regroupements et du milieu gouvernemental.

Comme l’avait rappelé Cécile Arbaud lors du Forum, « l’itinérance jeunesse est très complexe, et les causes sont multiples ». En renforçant la collaboration entre les différents acteurs œuvrant au quotidien auprès des jeunes en situation d’itinérance, la volonté était claire : faire de cette union des différents secteurs un atout pour agir en amont, mieux s’outiller et améliorer la prévention en explorant de nouvelles pistes d’action.

Pour Tommy Proulx-Roy, de la Coalition, la question de l’itinérance jeunesse intéresse de plus en plus de citoyens qui travaillent main dans la main avec le milieu communautaire : « Je pense que les gens commencent à se réveiller. Je vois un changement. Mais il faut aussi du changement concret. On ne peut pas avancer si on n’a pas les moyens. C’est pour ça qu’on demande toujours aux autorités compétentes et aux gouvernements de donner les fonds et l’aide nécessaires. On peut bien parler puis créer des forums, mais le concret, c’est important aussi », conclut-il.

Le nombre de personnes en situation d’itinérance est en augmentation au Québec. Selon le dénombrement de 2022, 10 000 personnes se retrouvaient dans la rue, et une proportion importante d’entre elles étaient des jeunes.

« La prévention est le moyen le plus efficace de lutter contre cette réalité. C’est certain qu’il n’existe pas de réponse universelle : chaque jeune a un parcours unique, et il faut trouver les solutions avec eux. Toutes les initiatives qui mettent de l’avant la prévention et qui adoptent une approche inclusive, en impliquant les jeunes dans la résolution des problèmes, sont fondamentales. La réalité ne changera pas avec une seule initiative, mais avec plusieurs — comme le lancement de ce recueil », défend Fernando Rotta, responsable de l’analyse politique du ROCAJQ, qui était présent lors du lancement. Le ROCAJQ est un membre actif de la Coalition Jeunes +.

Le 15 avril, un nouveau dénombrement de l’itinérance aura lieu, et la situation risque de s’avérer encore plus préoccupante qu’en 2022.