Source : ROCAJQ

17 juin 2024

Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a affirmé que les organismes communautaires sont une partie importante de la solution aux problèmes liés à l’itinérance. « Leur proximité du terrain peut faire la différence en termes d’itinérance. Souvent, les personnes (en situation d’itinérance) ne sont pas faciles à rejoindre. » Dubé a également admis qu’il faut plus de ressources pour les organismes, mais il a tout de même répété une phrase devenue un discours clé du gouvernement de la CAQ : « Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons doublé l’investissement dans le communautaire. » Ses propos ont été tenus lors d’une conférence à la Chambre de commerce de Montréal, le 13 juin. Le Responsable des communications et de l’analyse politique du ROCAJQ, Fernando Rotta, a participé à l’événement.

Selon Rotta, il est dommage que le gouvernement ait adopté un discours sur les investissements dans le communautaire qui ne se reflète pas dans la réalité. « L’exemple le plus flagrant est que les 3000 organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux n’auront aucun rehaussement des subventions à la mission globale pour l’année 2024-2025. C’est la première fois que cela arrive depuis 2017. » Le RQ-ACA (Réseau québécois de l’action communautaire autonome) estime qu’un investissement supplémentaire de 2,6 G$ est nécessaire pour garantir l’existence des organismes. Actuellement, les sommes versées par le gouvernement de la CAQ dans la mission globale sont d’environ 1 G$. « Il ne faut pas oublier que de plus en plus, les groupes sur le terrain sont sollicités à cause de la précarité de l’économie en général, ce qui met encore plus de pression sur les organismes. »

L’itinérance

La question de l’itinérance a été évoquée durant l’événement, car le ministre a été interpellé sur les conditions du centre-ville de Montréal. Le nombre de personnes en situation d’itinérance au Québec a augmenté de 44 % entre 2018 et 2022, selon un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Le responsable de l’analyse politique au ROCAJQ rappelle que les causes qui amènent les gens à cette situation sont multifactorielles, donc il faut travailler sur la prévention. « Il y a une augmentation des enjeux liés à la montée de l’inflation, à l’insécurité alimentaire ainsi qu’à la crise du logement. Dire que les organismes sont la solution terrain, à mon avis, c’est réduire la problématique. Oui, les organismes communautaires font partie de la solution, mais nous ne sommes absolument pas les seuls; le gouvernement a un rôle vraiment important, et avant tout, il ne faut pas oublier que nous avons besoin d’être bien financés pour ce travail », souligne Rotta. Le ROCAJQ fait partie de la coalition Jeunes Plus, un ralliement québécois composé de jeunes, de chercheurs, d’organismes communautaires et de regroupements, dont l’objectif ultime est la prévention de l’itinérance et le respect des droits des jeunes.

Le ministre Christian Dubé a également présenté sa vision de la transformation du secteur de la santé dans le contexte de la création de l’agence Santé Québec. À l’entrée du Palais des Congrès à Montréal, où s’est déroulée la conférence, les organisations syndicales en santé et services sociaux se sont manifestées pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une réforme centralisatrice, antidémocratique et qui offre plus de place au privé.