Les organismes d’action communautaire autonome méritent plus qu’une tape dans le dos!

Le ROCAJQ souligne aujourd’hui la Semaine nationale de l’action communautaire autonome (#SNACA), sous le thème « Nous sommes communautaires autonomes ». Du 21 au 25 octobre 2024, les organismes d’action communautaire autonome (ACA) s’affichent et s’affirment d’un bout à l’autre du Québec.

Parfois invisibles, mais toujours là, les 4 500 organismes d’ACA sont au cœur des communautés de toutes les localités et régions de la province, tissant le filet social depuis plus de 50 ans et travaillant sans relâche pour bâtir une société où les droits de tou·te·s sont pleinement respectés.

Comme en témoigne une lettre ouverte publiée cette semaine et co-signée par plus de 800 représentant·e·s d’organismes,  les dernières années ont été particulièrement éprouvantes pour ces acteurs·trices qui interviennent en première ligne avec la population, investi·es à répondre aux problématiques sociales, alors que celles-ci s’aggravent de façon préoccupante. 

Le sous-financement de la mission est un enjeu notoire, qui étouffe le réseau de l’intérieur. Ces organismes doivent composer avec des budgets très limités par rapport à une recrudescence des demandes, les obligeant à jongler avec des conditions de travail de plus en plus exigeantes et un exode des spécialistes vers le public ou le privé.

Par ailleurs, ils sont amenés à combler les lacunes du système public, alors que leur mission première devrait plutôt être de participer activement à la transformation sociale du Québec en traitant les causes profondes des inégalités et des injustices. De surcroît, l’autonomie des groupes est menacée par la mise en place de projets émanant de l’ambition de bailleurs de fonds, et non pas des services dont la population aurait réellement besoin. Dans un contexte d’importantes restrictions budgétaires, les organismes font face à des choix difficiles, allant parfois à l’encontre de leur vocation.

L’ACA jeunesse

La jeunesse représente une part importante de l’action communautaire autonome, touchant environ 15 % des personnes de 12 à 35 ans au Québec. Les jeunes ne suivent pas tous un parcours de vie linéaire. Ces parcours différenciés, considérés comme hors norme, atypiques ou différents, peuvent être une source d’exclusion et de marginalisation pour ces jeunes. Ces enjeux sont au cœur des préoccupations du ROCAJQ.

Le Regroupement des organismes communautaires jeunesse du Québec (ROCAJQ), composé de 60 membres provenant de 10 régions de la province, travaille actuellement sur l’élaboration d’un Cahier des revendications. Le financement constitue l’enjeu fondamental pour la majorité des organismes. Lors d’une enquête menée au congrès 2024 du ROCAJQ, 87 % des organismes ont mentionné des problèmes de financement. Cette demande concerne la totalité des organismes, qu’ils soient jeunesse ou non.

Financement adéquat

Les organismes d’action communautaire autonome méritent plus qu’une tape dans le dos : nous méritons un financement adéquat et une loi robuste, qui protège véritablement notre autonomie et nous garantit les ressources nécessaires pour accomplir pleinement notre rôle de transformation sociale et d’émancipation citoyenne. 

Cette semaine, nous comptons ainsi sur la mobilisation de la population, des médias et des élu·e·s de tous les paliers gouvernementaux pour reconnaître et rendre hommage à ce que cet essaim invisible de travailleuses et travailleurs accomplit chaque jour pour le bien-être collectif du Québec.  

Une série d’initiatives à l’échelle du Québec viendront valoriser le travail et l’engagement des 4 500 organismes d’action communautaire autonome, des 54 000 travailleuses et travailleurs, ainsi que des 425 000 militant·e·s et bénévoles qui s’activent en son sein pour éradiquer les causes des nombreuses crises qui sévissent dans notre province.