Les besoins en aide alimentaire ont encore augmenté cette année dans la grande région de Québec. C’est ce qui ressort du bilan-faim présenté lundi par l’organisme Moisson Québec.

Les demandes mensuelles d’aide alimentaire s’élèvent à 334 460 dans la région pour 2024, jusqu’à maintenant. C’est 24 % de plus que l’an passé.

On entend que l’économie va mieux, mais nous, on ne constate pas ça dans nos bureaux, déplore Élaine Côté, directrice générale de Moisson Québec. Elle explique que le contexte est difficile, avec le nombre [d’usagers] qui augmente, le nombre de services alimentaires par mois augmente [et aussi] l’essoufflement des organismes.

Le bilan-faim est un exercice annuel réalisé par les banques alimentaires canadiennes, à partir de données collectées au mois de mars de chaque année. Et partout au pays, le nombre de demandes d’aides est aussi en augmentation.

Mais on observe des différences régionales, explique Élaine Côté. À Québec il y a une couleur particulière, il y a 37 % des ménages qui ont des revenus qui découlent d’un emploi, et ça, ça augmente année après année.

Ça démontre clairement que travailler, ça ne veut pas dire sortir de la pauvreté, déplore celle qui réclame des politiques sociales qui vont vraiment s’attaquer à la base de la pauvreté, pour régler les solutions à long terme.

Le Patro Laval agrandit pour répondre aux demandes

Le Patro Laval fait partie des 130 organismes qui collaborent avec Moisson Québec pour distribuer de l’aide alimentaire dans la région.

On a une augmentation de 250 % si on parle par rapport à juste l’an dernier. Les demandes ont vraiment explosé, constate Caroline Bisson, qui coordonne les services d’entraide au Patro, dont 125 familles bénéficient des paniers alimentaires actuellement.

Comme pour plusieurs autres organismes qui œuvrent en sécurité alimentaire, les locaux de l’organisme de Saint-Sauveur ne suffisent plus. C’est pourquoi il planche sur un agrandissement, sur le terrain qu’il occupe depuis 1910.

Le projet, c’est d’agrandir avec 6000 pieds carrés la surface pour avoir vraiment une aile qui est complètement [destinée] aux services d’entraide, plus particulièrement la sécurité alimentaire, explique Caroline Bisson.

Au menu, cuisine collective et solidaire et comptoir alimentaire, dans des locaux qui permettront d’offrir plus de dignité aux usagers de plus en plus nombreux. Les travaux, dont le coût est estimé à 2 millions de dollars devraient débuter au printemps 2025.