Source : ROCAJQ avec info TRPOCB
Le ROCAJQ appuie la lettre de la TRPOCB qui dénonce l’ingérence politique dans le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). À minuit moins une, une motion présentée par le Parti Québécois, demandant au gouvernement de cesser tout financement public des organismes qui « encouragent des formes d’exploitation sexuelle des mineurs », a été adoptée lors de la dernière semaine de travaux à l’Assemblée nationale, le 4 décembre. Cette motion met en péril le financement des groupes qui rejoignent les jeunes, les soutiennent et œuvrent à réduire les risques liés à leurs pratiques.
Le ROCAJQ, membre actif de la TRPOCB, surveille de près les attaques, malheureusement de plus en plus fréquentes, envers les organismes communautaires et, par conséquent, envers la population la plus vulnérable.
Voici la lettre de la TRPOCB
La TRPOCB dénonce l’ingérence politique dans le PSOC
La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles dénonce l’ingérence politique découlant de la motion adoptée le 4 décembre à l’Assemblée nationale par les membres de tous les partis y siégeant. À partir d’un jugement moral porté sur la mission de groupes axés sur la réduction des risques, cette motion demande au gouvernement de « cesser tout financement public » à certains organismes communautaires, en ciblant particulièrement le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
La Table exige des excuses de la part de tous les partis et demande la révocation de la motion adoptée, sans aucune discussion, par 100 membres de l’Assemblée nationale incluant monsieur Lionel Carmant, ministre responsable des services sociaux. « L’appui du ministre Carmant à une motion qui contrevient au fonctionnement du PSOC, dont il est justement chargé de protéger l’intégrité, est pour le moins déconcertant, tout comme celui des membres de partis qui généralement défendent l’autonomie des groupes communautaires et l’importance de les financer. » Affirme Stéphanie Vallée, présidente de la Table.
La motion adoptée visait, sans le nommer, le groupe Projet d’intervention auprès des mineurs prostitués (le P.I.a.M.P.), ainsi qu’il a été précisé par le chef de du Parti québécois, dans un point de presse peu avant de la déposer. « En plus d’être dévastatrice pour les membres du P.I.a.M.P., pour son équipe de travail et pour les personnes le fréquentant, la motion précarise le financement de tous les groupes travaillant sur des sujets complexes et, plus globalement, celui de l’ensemble des organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS). » S’inquiète Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.
Très encadré administrativement, rappelons que le PSOC est géré par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) depuis 51 ans et qu’il subventionne actuellement plus de 3000 organismes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux partout au Québec. « Le rôle des membres de l’Assemblée nationale n’est pas de sélectionner les groupes admissibles ni d’en exclure, surtout pas sur la base de jugement de valeur. C’est très grave que des ministres, des députées et des députés utilisent leur tribune pour juger, sur la place publique, de l’approche de quelque groupe que ce soit. Ça ne profite à personne de remettre en question les approches de réduction des risques, qui n’ont d’objectif que la santé publique. » Poursuit Stéphanie Vallée.
Il est non seulement aberrant que le P.I.a.M.P. ait appris l’existence de la motion après coup, mais aussi que la Table n’ait pas été consultée comme interlocutrice du MSSS pour le PSOC quant aux conséquences sur l’ensemble des OCASSS.« Si la Table avait été contactée, elle aurait notamment rappelé que la Politique gouvernementale de l’action communautaire, d’ailleurs adoptée par le gouvernement péquiste en 2001, protège les groupes communautaires autonomes de l’ingérence politique, telle que celle constatée le 4 décembre à l’Assemblée nationale. » Conclut Mercédez Roberge. À l’instar d’organisations et de personnes d’horizons variés, la Table a signé la lettre d’appui lancée par le P.I.a.M.P. rectifiant qu’il ne promeut pas l’exploitation sexuelle des mineurs, lettre qui, après seulement quelques heures, a déjà récolté plus de 1000 signataires. L’Assemblée nationale doit sans tarder offrir des excuses au P.I.a.M.P., ainsi qu’à l’ensemble des OCASSS, et révoquer la motion adoptée.
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