Source : Le Journal de Québec

7 septembre 2024
Commission jeunesse de la CAQ: Legault veut un plan sur la discipline à l'école | JDQ

TVA Nouvelles

François Legault mandate son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

Saint-Hyacinthe – Il y «a un vrai problème» de respect dans les écoles, affirme François Legault, qui demande à son ministre de l’Éducation de déposer rapidement un plan pour inculquer plus de discipline et de civisme à l’école. Le premier ministre «aime bien» les propositions des jeunes caquistes qui réclament des sanctions pour les élèves violents et irrespectueux.

« Ce n’est pas un problème qui est simple, c’est un problème de société », a déclaré le premier ministre en conclusion du congrès de la commission jeunesse de la CAQ.

« On ne manque pas de respect seulement envers les enseignants, on manque de respect à l’égard des policiers, on manque de respect à l’égard des élus, on le voit sur les médias sociaux. »

– premier ministre François Legault

Environ 125 jeunes caquistes étaient réunis samedi pour débattre du port de l’uniforme et du vouvoiement lors du congrès annuel, à Saint-Hyacinthe.

Avec leurs propositions, ils veulent «sonner la fin de la récréation», en donnant «un coup de barre pour ramener» le civisme et de la discipline à l’école.

Le premier ministre a affirmé qu’il était en accord avec eux. «J’aime bien vos propositions», a-t-il signalé. «Les personnes qui sont violentes, qui intimident, il faudrait qu’il y ait des sanctions.» 

«Je vous annonce donc aujourd’hui que je confie à notre ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, le mandat de me déposer rapidement un plan pour qu’il y ait plus de respect, plus de discipline, plus de civisme dans nos écoles», a-t-il signalé. 

François Legault estime aussi que les parents ont le «devoir» d’inculquer le respect à leurs enfants. 

«C’est comme si on était devenu dans une société où il y a juste des droits, il n’y a pas de devoirs et il n’y a pas de sanctions», a-t-il souligné. 

Vouvoiement à la maternelle

De son côté, la présidente de la commission jeunesse de la CAQ dit constater «une hausse de la violence et du manque de civisme à l’école».

Vouvoiement à la maternelle

Photo Nicolas Lachance

«Ça prend une école avec des bases saines. Cette base-là, c’est le civisme», a déclaré la présidente de la Relève de la CAQ, Aurélie Diep.

«Tous les enfants ont droit à l’éducation, mais ce droit-là ne peut pas être respecté sans respect envers les autres élèves et les enseignants.»

La jeune militante, qui étudie d’ailleurs pour devenir enseignante, se dit attristée par les histoires «de violence et d’intimidation» envers les élèves et les professeurs dans les établissements scolaires.

«On ne peut pas tolérer ça», a-t-elle affirmé. Après une courte plénière, les membres ont voté pour inculquer le vouvoiement envers les enseignants et le personnel dès la maternelle, en plus d’obliger le port de l’uniforme au secondaire.

Les caquistes croient qu’il faut aussi impliquer les jeunes dans les tâches de l’école et forcer les parents des jeunes délinquants à assister à des formations en compagnie de l’enfant violent.

Capture d'écran TVA Nouvelles

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École à 100 vitesses

La commission jeunesse plaide aussi pour une école diversifiée, aux multiples «vitesses».

«Ça m’énerve un peu quand j’entends les politiciens critiquer l’école à trois vitesses. Comme si c’était souhaitable ou même possible d’imposer à tous les élèves la même vitesse», a-t-elle signalé. Le premier ministre partage cette vision.

«La plus belle réussite de notre système d’éducation, c’est grâce à la diversité des choix pour les élèves et les parents: le choix d’aller au public, le choix d’aller au privé, le choix d’entrer dans un programme particulier qui correspond à ses passions. Quand je vois ça, je me dis que ça prend une école à 10, 15 ou même 100 vitesses», a déclaré Aurélie Diep.

Les jeunes caquistes souhaitent de plus instaurer des programmes qui permettent d’accomplir leur cursus secondaire en quatre, cinq ou même six ans.

Capture d'écran TVA Nouvelles

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Miser sur le parascolaire

En plus du civisme, les jeunes caquistes veulent que les activités parascolaires puissent être officiellement reconnues sur le bulletin.

«On veut que la participation aux activités parascolaires soit inscrite formellement sur le bulletin que les jeunes reçoivent à la fin de l’année. En ce moment, on met uniquement l’accent sur les notes, alors que ce n’est pas le seul facteur de réussite», a soutenu la présidente de la commission jeunesse, Aurélie Diep, qui propose de mettre de l’avant les sports récréatifs, moins valorisés que ceux qui sont compétitifs.

«L’école, ce n’est pas seulement les cours. C’est un milieu de vie.»

Il faut «ouvrir davantage les installations sportives des écoles en dehors des heures de classe», plaide-t-elle.

«L’idée est que tous les jeunes puissent se retrouver dans le sport et avoir du plaisir à bouger, à leur rythme, selon leur talent et sans pression de performance», a proposé la présidente de la commission jeunesse.

Accès aux écrans

Rappelons que les jeunes de la CAQ ont proposé au printemps dernier que l’accès aux écrans soit mieux encadré et retiré des écoles.

«Il faut maintenant penser à un âge minimum pour accéder aux réseaux sociaux, mais aussi à tous les sites auxquels les mineurs ne devraient pas être exposés, je pense à la pornographie et les jeux de hasard», a-t-elle signalé. «En réaction à notre sortie, le gouvernement a lancé une commission spéciale sur les écrans et sur leurs effets sur les jeunes.»