Source : ROCAJQ
Les organismes AVQC, Café Jeunesse de Chicoutimi et le Service de travail de rue de Chicoutimi sont en train de bonifier leurs activités dans la région du Saguenay. Que ce soit par le biais d’une van d’intervention, d’un local supervisé pour la consommation ou de nouveaux logements, la principale gagnante reste la communauté de l’arrondissement de Chicoutimi.
Le ROCAJQ s’est rendu dans la région en juin dernier pour participer à des assemblées générales, visiter des membres et découvrir de belles initiatives.
La tournée en vidéo
AVQC – Une van pour les interventions


La grande nouveauté pour La Corporation Les Adolescents et la Vie de Quartier de Chicoutimi (AVQC) est l’arrivée d’une van dans son équipe. Grâce à ce véhicule, la capacité d’intervention de l’organisme s’est nettement élargie. L’AVQC travaille auprès des adolescents de 11 à 17 ans dans les parcs, les écoles et les locaux jeunesse du grand Chicoutimi.
Comme l’explique la coordonnatrice clinique Christina Lévesque, cette nouvelle van « facilite beaucoup nos activités d’intervention. On peut transporter tout notre matériel, on a une machine à slush, ça nous permet d’aller à la rencontre des jeunes et d’intervenir plus facilement. On a aussi un lavabo, ce qui est utile dans certains endroits où il n’y a pas de pavillon. Grâce à la van, on peut organiser des activités dans les parcs quand même. En plus, on a eu un super design, c’est vraiment cool ! ». La van est également équipée d’un réfrigérateur, bien pratique pour les activités estivales, et d’un projecteur qui permet d’organiser des projections de films dans les parcs.
Le véhicule a été inauguré le 10 avril 2025, lors d’un événement marquant : l’entrée de la van directement à l’intérieur du centre d’achat Place du Royaume. Cette acquisition a été rendue possible grâce au soutien de plusieurs institutions locales.
Depuis, les interventions jeunesse ont été clairement bonifiées. Lors de la visite du ROCAJQ, Christina se préparait à répondre à l’appel des adolescents qui fréquentent les activités de l’organisme et à leur donner un lift jusqu’à leur bal de fin d’année à bord de la van. C’est un bel exemple des liens de confiance que l’organisme est capable de tisser avec les jeunes de Chicoutimi.
Le Service de travail de rue de Chicoutimi – La Baraque – Site de consommation supervisée
La bonne nouvelle du côté du Service de travail de rue de Chicoutimi est l’inauguration, le 5 août 2024, du site de consommation supervisée La Baraque. La directrice générale, Janick Meunier, explique que depuis juin 2021, l’organisme opérait déjà un site de prévention des surdoses, « et finalement, nous avons obtenu le permis fédéral pour devenir un site permanent ».
L’objectif principal de La Baraque est de réduire la transmission du VIH et de l’hépatite C, de diminuer le nombre de surdoses et d’orienter les personnes qui consomment des drogues vers des services de traitement de la toxicomanie et d’autres ressources.
En parallèle, le Service de travail de rue de Chicoutimi a également annoncé l’acquisition d’un spectromètre, un appareil d’analyse avancé des substances, qui a permis d’élargir le service de vérification des drogues. Grâce à cette technologie, les personnes peuvent tester ce qu’elles s’apprêtent à consommer et faire un choix plus éclairé. Cela offre aussi une précieuse occasion d’échange et d’éducation entre les intervenant·es en réduction des méfaits et les personnes utilisatrices.
Au cours de la dernière année, 734 personnes différentes se sont présentées au site de consommation supervisée, et 277 vérifications de substances ont été réalisées, toutes méthodes confondues. En plus du spectromètre, les équipes utilisent également des tests par colorimétrie et des bandelettes pour les analyses.


Une nouvelle identité visuelle
Une autre bonne nouvelle pour l’organisme est le lancement de sa nouvelle identité visuelle. Selon la directrice adjointe, Stéphanie Bouchard, ce nouveau logo représente davantage ce qu’est devenu l’organisme aujourd’hui.
« On voulait transmettre toute la douceur et le temps que les travailleuses et travailleurs de rue accordent à chaque personne qu’ils accompagnent, ainsi que tout l’amour qu’ils y mettent. Dans le logo, on peut voir trois lignes qui symbolisent la foi, l’amour et la croyance que l’on peut avoir envers les gens que l’on dessert », explique Stéphanie.
Dans le logo, deux personnages sont représentés : l’un tend la main, incarnant le travailleur ou la travailleuse de rue, toujours là pour soutenir la population. L’ancienne identité visuelle de l’organisme avait environ 30 ans.
Café Jeunesse de Chicoutimi – 12 logements pour les jeunes
Au Café Jeunesse de Chicoutimi, un projet d’habitation communautaire est enfin en voie de devenir réalité, après des années d’efforts, comme l’explique Lucie Tremblay, coordonnatrice de l’organisme. « L’idée a émergé il y a 20 ans et maintenant, la construction a débuté en février 2025. Ça faisait six ans qu’on travaillait spécifiquement là-dessus. » Le projet prévoit la construction de 12 logements destinés à des jeunes adultes de 18 à 35 ans, qui auront chacun un projet de vie. « Il peut s’agir de retourner aux études, d’apprendre à vivre en appartement ou encore d’arrêter de consommer. Il y aura plusieurs types de projets de vie possibles », ajoute Lucie. Concrètement, le bâtiment comptera neuf logements de type 3 ½ et trois logements de type 4 ½, accessibles pour ces jeunes adultes. L’aménagement est prévu à partir de février 2026.
En parallèle de ce projet majeur, le Café Jeunesse poursuit sa mission de rejoindre et d’accompagner les jeunes adultes de 18 à 30 ans dans leurs démarches de prise en charge individuelle ou collective. L’organisme est avant tout un lieu de rassemblement ouvert à recevoir la population jeune adulte.
Un bilan très positif pour la région du Saguenay
Les organismes de la région réagissent aux problèmes grandissants de la population, c’est le principal constat fait par le responsable de l’analyse politique du ROCAJQ, Fernando Rotta, qui a pris part à la tournée.
« Ce n’est un secret pour personne que les enjeux liés à l’augmentation du coût de la vie et à la santé mentale sont criants. C’est exactement ce que les organismes nous disent lors des sondages menés pour le développement du cahier de revendications des membres, et c’est ce que nous avons pu constater sur le terrain. Malgré les défis, les organismes sont au rendez-vous. Tous ceux que nous avons visités ont bonifié leurs activités précisément pour mieux répondre aux besoins de la population », souligne Fernando Rotta.
Mais l’analyste tient aussi à rappeler que le problème ne peut reposer uniquement sur les épaules des organismes :
« C’est vraiment louable ce que les organismes réussissent à accomplir avec si peu de financement. Mais il faut garder en tête que les organismes font partie de la solution, l’action communautaire autonome ne peut pas être toute la solution. Le pouvoir public a un rôle immense à jouer dans la crise que nous vivons. »
L’équipe du ROCAJQ, composé aussi par la Conseillère en développement organisationnel axé sur la gestion et la planification stratégique, Sophie Laquerre-Duchesne, a également profité de la tournée pour participer à des assemblées générales et visiter des organismes à Alma et à Dolbeau-Mistassini, notamment Travail de rue Alma et Toxic-Action.
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