[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Le programme Formation préparatoire au travail devrait être un choix

Montréal, 16 novembre 2017 – Le Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec (ROCAJQ) dénonce le fait que les jeunes de 15 ans n’ayant pas atteint les acquis nécessaires pour entrer au secondaire soient obligés de poursuivre leur parcours scolaire dans le programme Formation préparatoire au travail (FPT).

Le régime pédagogique prévoit offrir au jeune la possibilité de poursuivre son cheminement vers ce programme, mais dans les faits, le choix n’est pas laissé à l’élève, pas plus qu’à ses parents. Mais, qu’en est-il des jeunes qui préfèreraient persévérer dans l’acquisition des compétences en français et en mathématique? Le ROCAJQ se questionne sur ce qui empêche le jeune de 15 ans de poursuivre son cheminement en adaptation scolaire si c’est ce qu’il désire.

C’est en se basant sur les demandes des jeunes que le ROCAJQ a pris position dans ce dossier. De nombreux jeunes ayant suivi ce programme nous ont dit être déçus des acquis qu’ils y ont développés. Le marché du travail ne reconnaît pas la formation et les trois ans passés à le compléter sont pour eux du temps bien mal utilisé. Ils tentent de raccrocher à l’école des adultes, mais ils partent de loin.

« J’étais bon en histoire et en français, mais les mathématiques, j’y comprends rien. À cause de ça, on m’a envoyé en FPT, j’aurais aimé avoir la chance de poursuivre mon parcours le plus loin possible au moins dans les matières dans lesquels j’étais bon. J’ai fait le FPT, j’ai travaillé, mais quand j’ai voulu changer d’emploi, ça a été difficile. J’ai décidé de retourner aux études, je me suis inscrit à l’éducation des adultes, je rushe en math, mais enfin j’ai de l’histoire et ça, je tripe. Je regrette juste qu’on m’ait pas donné cette chance avant. Pourquoi c’était pas possible de faire de l’histoire pendant mon FPT? Pourquoi on a mis continuellement l’accent sur les matières où j’étais pas bon plutôt que me donner l’opportunité de faire ce que j’aime? » Jeune ayant participé à la consultation « La réussite éducative, ça me concerne! » en novembre 2016

Ils sont des dizaines à nous avoir fait le même genre de témoignage. Nous sommes persuadés que le programme FPT peut répondre aux besoins de nombreux jeunes, mais il peut aussi en freiner d’autres dans leur cheminement.

Il faut absolument offrir aux jeunes de 15 ans n’ayant pas obtenu les compétences du primaire des opportunités différentes que le programme FPT, car celui-ci ne convient pas à tous. Au-delà de la capacité de faire un travail semi-spécialisé, encore faut-il le vouloir. Les jeunes devraient avoir le droit d’occuper un emploi qui les intéresse.

 

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Renseignements :
Joakim Lemieux, responsable des communications
514 229-1597 | communications@rocajq.org

[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Formation préparatoire au travail : des regroupements d’organismes jeunesse réclament d’autres options pour les élèves en difficulté

Montréal, mardi 14 novembre 2017 – Cinq regroupements nationaux représentant plus de 300 organisations jeunesse joignent leur voix à celle du député de Chambly Jean-François Roberge pour dénoncer le caractère quasi obligatoire de la formation préparatoire au travail (FPT) pour tout jeune de 15 ans n’ayant pas les acquis pour faire son entrée au secondaire. Ils déplorent également le contenu du programme qui, selon des jeunes consultés, ne répond pas aux attentes.

Selon le ministère, le programme FPT n’est pas obligatoire et peut être proposé par les commissions scolaires aux jeunes qui n’ont pas atteint les objectifs du primaire en mathématique ni en français. Or, la réalité observée sur le terrain par les organismes membres de la Coalition Interjeunes est tout autre : les jeunes qui manifestent le désir de réintégrer un parcours scolarisant ne se font pas offrir d’autres options. On leur répond la plupart du temps qu’ils en sont trop éloignés et on leur présente ce cheminement vers une professionnalisation comme le seul possible.

Un programme à revoir, selon les jeunes

À l’automne 2016, lors d’une grande consultation jeunesse sur la réussite éducative organisée par la Coalition Interjeunes, plusieurs jeunes avaient dénoncé le programme FPT qui, selon eux, ne répondaient pas à leurs attentes et les éloignaient de manière définitive d’une potentielle diplomation. En offrant une formation strictement orientée vers une entrée sur le marché du travail, on prive les jeunes de l’acquisition de connaissances dans certaines matières scolaires pour lesquelles ils auraient un intérêt et un talent.

Lors de cette consultation, les jeunes ont également manifesté le désir et le besoin de rendre plus inclusif le système scolaire afin que les élèves aux prises avec des difficultés d’apprentissage cessent d’être isolés, compartimentés, marginalisés. « Il serait plus bénéfique d’instaurer des passerelles et des alternatives permettant à toutes et tous d’apprendre selon un modèle et un environnement plus inclusif » lit-on dans le compte-rendu de cette consultation.

 

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Renseignements :
Joakim Lemieux, responsable des communications
514 229-1597 | communications@rocajq.org

COALITION INTERJEUNES
Les organismes membres de la Coalition Interjeunes sont : le Regroupement des maisons de jeunes du Québec (RMJQ), le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ), le Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec (ROCAJQ), le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) et le Regroupement des organismes communautaires québécois pour le travail de rue (ROCQTR). Interjeunes représente quelque 345 organismes fréquentés par 370 000 jeunes partout au Québec.

L’action communautaire autonome jeunesse est composée de groupes qui travaillent quotidiennement avec des milliers de jeunes en les impliquant dans leur communauté, en les éduquant à une citoyenneté active, en créant des liens entre les générations, en les appuyant et les accompagnant dans leur insertion sociale et économique. Nous croyons qu’il est important de reconnaître l’apport de ces groupes dans le développement social et économique du Québec.